Tôt, même très tôt pour dire si cette Etoile version Mohamed Mkacher a complètement effacé les versions ratées des dernières saisons. Très tôt aussi pour attester que cette ESS va être le premier favori pour le titre. Il faudra surtout attendre son attitude et son résultat lors du classique face à l’EST, son adversaire le plus sérieux et qui a un avantage criard lors des confrontations directes, les saisons passées. Mais en même temps, on peut confirmer aisément, résultats et preuves à l’appui, que cette Etoile se retrouve, se réhabilite doucement après des années de galère. On voit bien dans la continuité des résultats et dans la prestation d’ensemble des signes de sérénité, de solidité mais sans atteindre encore le top. Néanmoins, il y a un mieux, quelque chose de concret dans le fonctionnement de la machine étoilée. Et pourtant, c’est le même groupe de joueurs et c’est toujours cette interdiction de recrutement qui pèse sur les épaules. Pour comprendre ce qui a changé à l’ESS, il faut voir qui dirige. Le retour de Othmane Jenayeh, avec tout le poids des années qu’il traîne, et sa capacité à mettre dans son rang plusieurs ex-joueurs rebelles, à l’image de Zied Jaziri, s’avère un coup gagnant. Par rapport aux errements et aux ratages de son prédécesseur Maher Karoui, Jenayeh a pu mettre de l’ordre à la maison. La stratégie de miser sur son groupe de jeunes talents qui manquaient de confiance et de «protection», et de consommer «Etoilé», a été une recette gagnante. Mohamed Mkacher, entraîneur de qualité et ex-joueur qui a connu les années de gloire de l’Etoile, et, bien sûr, son ami et adjoint Boukadida forment un duo qui connaît parfaitement les rouages du club. Ce n’est plus un groupe exposé directement aux supporters exigeants, ces gens savent mettre la barrière nécessaire pour que les joueurs s’expriment. Jusqu’à maintenant, Chikhaoui (en mode leader) et ses coéquipiers ont réussi à redonner à leur équipe une bonne partie de son aura et de son sérieux. Mais tout cela reste à confirmer d’abord contre l’EST, le rival historique, et ensuite en phase retour. C’est une Etoile qui se retrouve doucement, même si elle n’a plus la solidité financière du passé. En tout cas, ce n’est plus le marasme de la dernière saison.